Le Couvent des Ursulines
Quittant Givet en 1633, les religieuses Ursulines se réfugient à Mons où elles rencontrent un notable montois, M. Jean Malapert. Ce dernier et son épouse, Marie de Guise, n’ayant pas d’héritier, souhaitent faire don de leurs biens à un monastère. Ainsi, il désigne les Ursulines pour sa succession et les religieuses sont logées dans l’une de ses maisons à la rue du Kiévrois.
Le 26 janvier 1634, les Echevins de la Ville de Mons octroient aux religieuses l’autorisation d’ouvrir une école. Toutefois, sans l’accord du roi d’Espagne, les Ursulines doivent renoncer à leur installation. Elles quittent alors Mons en 1634 sans pour autant abandonner leur projet et y reviennent en 1648 après avoir obtenu l’autorisation du roi Philippe IV. Ainsi, le 21 octobre 1648 – jour de la sainte Ursule – les religieuses entrent solennellement à Mons, accompagnées des chanoinesses et du Grand Bailly du Hainaut.
Le succès que rencontre leur école les pousse à acquérir rapidement des terrains pour y entreprendre la construction d’un premier bâtiment de 1659 à 1662, qui est encore visible actuellement à l’intérieur du couvent.
S’en suivent alors les grandes campagnes de construction qui ont donné au couvent la forme que nous lui connaissons. En 1704, les premières maisons occupées par les Ursulines sont détruites pour ériger une grande église qui s’écroule en 1706. Malgré cela, on recommence et poursuit les travaux : construction des parloirs en 1707, de la chapelle en 1707-1711, du bâtiment des pensionnaires en 1715-1716 et du corps de logis des écoles en 1728-1729.
L’architecte principal des chantiers est Claude-Joseph de Bettignies dont la rue porte maintenant le nom.
Né à Mons le 23 novembre 1675, on lui doit également la chapelle du couvent des Visitandines, la reconstruction partielle de l’église Saint-Nicolas-en-Havré qui avait été ravagée par un incendie en 1664 et aussi le campanile de l’église Sainte-Elisabeth. En outre, en sa qualité de sculpteur, il est également l’auteur de plusieurs maîtres-autels dont celui de la chapelle du couvent des Ursulines qui se trouve maintenant en l’église Sainte-Elisabeth. Le couvent connaît alors son apogée.
La révolution française y mettra fin. En 1793, l’arrivée des Français à Mons, suite à la bataille de Jemappes, entraine la fermeture du couvent. L’église est réquisitionnée et la messe interdite. En avril 1798, les Ursulines sont chassées du couvent mais poursuivent l’instruction en cachette. Elles ne réintègrent le monastère qu’en 1803.
Le XIXe siècle amènera aussi son lot de bouleversements à commencer par les travaux d’urbanisme d’envergure. En tout, trois cinquième des jardins du couvent sont amputés pour la construction du canal Mons-Condé en 1807, pour la construction des remparts en 1816, pour la construction du chemin de fer en 1841 et finalement pour le percement de la rue de la Houssière en 1872.
Au XXe siècle, les deux guerres mondiales sonneront le glas des activités des Ursulines au couvent. En 1914, le couvent devient un hôpital militaire allemand. En 1940, les bombardements successifs transforment le pensionnat en ruines. L’ampleur des destructions conduit les Ursulines à l’achat d’un nouveau terrain, le long des boulevards. Appelé « bâtiment jaune », les plans de la nouvelle implantation voient le jour en 1948 pour ouvrir leurs portes en 1957. Il marque encore actuellement le paysage du boulevard Kennedy à Mons.